RUCHE
Les abeilles sont les premières victimes de la dégradation de l’environnement. Elles jouent pourtant un rôle essentiel sur les semences et la biodiversité. Leur extinction fait peser une menace sur notre alimentation future. Vous pouvez participer à leur sauvegarde et au développement des colonies en leur offrant le gîte et le couvert dans votre établissement.
Points de vigilance
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L’installation de ruches sans réflexion globale peut poser trois problèmes :
â– D’abord, on oublie que l’abeille mellifère est une espèce domestique et qu’elle ne représente qu’une infime partie de la diversité des pollinisateurs. Or, les abeilles domestiques entrent en compétition avec les espèces sauvages, une sorte de concurrence déloyale qui pourrait porter atteinte à la biodiversité !
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â– L’installation de ruches est un bon outil d’éducation à l’environnement, mais il serait judicieux d’amener plus de réflexion dans cet effet de mode, avant d’atteindre un déséquilibre dangereux pour la biodiversité.
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â– Installer une ruche dans un lieu pollué, où les plantes mellifères sont insuffisantes, c’est presque tendre un piège aux abeilles !
Avant d’installer une ruche, il est essentiel d’arrêter les pesticides et de développer au maximum la végétation sauvage.
â– Un arrêté préfectoral définit les modalités d’implantation en rapport avec le voisinage.
â– La réglementation : tout apiculteur est tenu de déclarer chaque année entre le 1er septembre et le 31 décembre les colonies d’abeilles dont il est propriétaire ou détenteur, en précisant notamment leur nombre et leurs emplacements.
Toute colonie doit être déclarée, quelle que soit sa taille (en ruches, ruchettes, ruchettes de fécondation/nuclei). Cette déclaration concourt à une meilleure connaissance du cheptel apicole français et participe à sa gestion sanitaire.
Mode d’emploi
Avant toute arrivée d’une colonie, quelques précautions d’usage à prendre : une abeille peut piquer ! Il est donc nécessaire avant toute installation définitive de prendre en compte l’aspect sécuritaire : accès limité aux élèves, panneaux informatifs, protocole d’urgence … Votre colonie (de préférence une race locale) vient d’arriver : installer l’ouverture de la ruche vers l’est.
L’ouverture de la ruche est un moment magique où les butineuses sortent en nombre pour effectuer leur vol d’orientation avant de retourner dans la ruche (leur « GPS » est resynchronisé !). Pensez à mettre un abreuvoir à proximité : les abeilles ont besoin d’eau (quelques pierres poreuses dans un bac). La présence d’une mare à proximité ne peut être qu’un avantage ! L’évolution de la colonie est rythmée sur les périodes successives de floraison.
Quelques repères essentiels à connaître :
Février-Mars : la floraison des noisetiers puis, des Saule-Marsault marquera les premières rentrées de pollen correspondant à la reprise intense de la ponte de la reine.
Mi-avril : première visite de la colonie. Évaluation de l’état sanitaire de la colonie ; pose de nouveau cadres d’élevage et de la première hausse à miel avec l’arrivée de la floraison du Colza et du Pissenlit commun.
Début Mai : la floraison de la Glycine et des Boutons d’or marque le début des premiers essaimages : la colonie se reproduit naturellement. La récolte et la mise en ruche d’un essaim est un toujours un moment très particulier : une nouvelle colonie est née !
La constitution d’un essaim artificiel peut être, dans certains cas, une alternative à l’essaimage pour des raisons de sécurité dans l’établissement.
Mi-juin : la récolte du miel de printemps peut avoir lieu. Période critique où les abeilles sont un peu plus nerveuses et ou une attention particulière est à apporter à la colonie (risque de famine, de pillage…).
Fin-juin à mi-juillet : pose des hausses à miel, récolte vers le 15 juillet. À partir de cette date, la colonie prépare son hivernage. Mi-août à mi-septembre : constitution de la colonie de ses réserves hivernales : un apport de sirop peut être nécessaire.
Octobre : les colonies sont resserrées sur 6 à 8 cadres et les colonies les plus faibles sont regroupées.
Suivi technique et naturaliste
Posséder une ruche, la conduire durant une année, demande un minimum de connaissance et une maitrise de gestes techniques. Certaines opérations (ouverture de la ruche, agrandissement du couvain, élevage de reines…) nécessitent de suivre le rythme biologique de l’abeille et le calendrier de floraison.
Dans l’idéal, il est conseillé de posséder au minimum deux colonies afin de pallier les éventuels aléas de l’élevage : perte de la reine, infection parasitaire, famine de la colonie… Le choix d’une race locale : l’abeille noire, c’est prendre une part active à sa conservation et donc empêcher sa disparition. Il s’agit ici de conserver les caractéristiques d’une race adaptée à son milieu et qui s’y développe de manière rustique.
Cette manière de faire revient finalement à participer de manière active à la conservation de la biodiversité et donc s’inscrit parfaitement dans la perspective d’un développement durable.
C’est la seule manière de pratiquer l’apiculture en harmonie avec la nature, de retisser des liens profonds et sincères avec la nature. Une ruche dans un établissement responsabilise ainsi tous les acteurs du monde éducatif et éveille la curiosité de tous !
Pistes d’exploitations
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â– Travailler sur le maintien de l’abeille noire locale
â– Découvrir le métier d’apiculteur
â– Étudier les différentes castes chez l’abeille
â– Produire du miel
â– Récolter du pollen et étudier la diversité de la flore à proximité
â– Étudier les maladies et les parasites de la ruche
â– Produire des reines et faire de la sélection génétique
â– Principe de la production de la gelée royale
â– L’insémination artificielle : pourquoi inséminer?
À consulter
