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CONNAISSANCE ET ENJEUX DE LA BIODIVERSITÉ RÉGIONALE

Ce chapitre présente la biodiversité dans ses grandes lignes : son origine, les services qu’elle rend, les menaces qui pèsent sur elle et les solutions qui peuvent être apportées aux niveaux national et régional.


La biodiversité, le tissu vivant de notre planète !

 

La biodiversité englobe à la fois la diversité des écosystèmes (les milieux naturels), celles des espèces qui peuplent notre planète
(être vivants) et les relations qui existent entre elles (communication- interaction). Elle se définit de l’échelle globale à celle de la molécule.
Elle se décline à plusieurs niveaux : gènes, milieux et écosystèmes.Nous, les représentants de l’espèce humaine, ne sommes qu’un maillon dans cette diversité biologique.La biodiversité est le fruit de la longue histoire de la vie sur Terre. Depuis des milliards d’années, des êtres vivants et des milieux de vie extrêmement variés se sont toujours succédés.
Cependant, des évènements de très grande ampleur (climatiques, planétaires et géologiques) ont fait que la vie sur Terre a connu des périodes d’apparitions progressives d’espèces suivies d’épisodes d’extinctions massives et brutales.


La vie expérimente en permanence de nouvelles combinaisons génétiques dont certaines permettent à des individus d’être mieux adaptés à leur environnement et donc de survivre : la biodiversité ne doit pas être perçue comme figée mais bien comme un élément dynamique dans le temps. C’est cette capacité d’adaptation directement dépendante du nombre d’individus de chaque espèce qui est aujourd’hui compromise par l’action de l’Homme car, aux travers de ses actions sur son environnement (modifications des habitats, utilisation de molécules chimiques, sélection à des fins agricoles, etc.), il limite fortement la dynamique de la biodiversité.

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La biodiversité nous est indispensable
Depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992, la préservation de la biodiversité est considérée comme l’un des enjeux essentiels du développement durable à l’échelle mondiale et pour cause, elle est le pilier du bon fonctionnement de notre planète. C’est elle qui nous nourrit, nous abreuve, nous habille, nous permet de respirer et de vivre.

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La biodiversité nous rend des services quotidiens irremplaçables :

â–  les services de support : production primaire, formation des sols, photosynthèse, cycle des nutriments et de l’eau ;

â–  les services d’approvisionnement : denrées alimentaires, fibres végétales, eau potable, bois d’oeuvre, molécules actives pour la pharmacopée... ;

â–  les services de régulation : pollinisation, purification de l’eau,régulation de la qualité de l’air, lutte contre l’érosion des sols et les inondations ;

â–  les services culturels : valeurs récréatives, apaisantes, spirituelles de l’environnement naturel, activités de loisirs, écotourisme. La biodiversité contribue à la richesse de nos paysages et de notre cadre de vie.

 

Notions à aborder

â–  Rappel général sur les différents niveaux de description de la biodiversité (génétique, spécifique, écosystémique).

â–  Importance du maintien de la diversité génétique pour éviter les phénomènes de dérive génétique (question centrale).

â–  Relations entre les espèces (notion de réseaux trophiques et d’interactions entre espèces) au sein des écosystèmes.

â–  L’Homme fait partie de la nature et il en tire de nombreux bénéfices.

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Les activités humaines modifient profondément la biodiversité


Aujourd’hui, rares sont les espaces où l’humain n’a laissé aucune ,trace de son passage. Son empreinte est partout, trop marquée pour un environnement qui évolue à un rythme souvent trop lent pour s’adapter à tous ces changements brutaux et rapides.

La route, comme les rails ou encore le bâti en général, les maisons, les immeubles, sont construits sur des territoires (forêts, prairies, zones humides) appartenant déjà à des populations : celles des animaux et des végétaux. En  ménageant son environnement à son profit, l’Homme entraîne des changements irréversibles.

 

Les paysages se modifient, l’air, l’eau et les sols se dégradent, des espèces disparaissent tandis que d’autres sont contraintes de migrer ou de s’adapter à cause du changement climatique. Ceci influe inévitablement sur le fonctionnement et l’évolution des populations et l’équilibre fragile des écosystèmes. Chaque espèce est unique et irremplaçable et la disparition de l’une d’entre elles, irréversible, peut avoir des conséquences importantes et imprévisibles sur d’autres, dont l’Homme, par un mécanisme d’effet « cascade ».


Bien que l’extinction d’une espèce soit un processus naturel, c’est son accélération par l’Homme (de 100 à 1 000 fois supérieures) qui inquiète aujourd’hui les experts. La biodiversité n’a jamais été dans un si mauvais état et elle continue à décliner...

Notions à aborder


â–  Surexploitation des ressources : agriculture intensive, surpêche,
déforestation… l’Homme consomme plus de ressources naturelles que la Terre est en capacité de renouveler en un an.
Chaque année, le fameux « jour du dépassement » arrive de plus
en plus tôt.


â–  Pollutions : pesticides, pollution de l’air, rejets domestiques et
industriels, déploiement de la 5G… 

les sources de pollutions sont innombrables et ont un impact sur la biodiversité et notre santé.

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â–  Destruction des habitats naturels et rupture des corridors écologiques : routes, rails, bâtis, périurbanisation, exploitation forestière, agriculture intensive… l’Homme modifie et artificialise les sols au détriment des espaces naturels habités par des espèces végétales et animales présentes depuis des millénaires.

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â–  Espèces exotiques envahissantes : introduites volontairement ou accidentellement par l’Homme, les espèces exotiques envahissantes perturbent l’équilibre de nos écosystèmes. Par exemple, la part croissante de la population de frelons asiatiques en France est préoccupante car cette espèce se nourrit des abeilles déjà fragilisées par les activités anthropiques. De même, le développement non maîtrisé de la Renouée du Japon est une calamité pour les espèces végétales locales. La dynamique de progression des espèces exotiques envahissantes est telle que nous peinons à la suivre précisément pour l’instant.

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â–  Évolutions climatiques et leurs effets sur la biodiversité : ça chauffe pour la planète !

Les activités humaines perturbent l’équilibre climatique global. Les effets les plus importants sont actuellement observés dans les zones polaires et au niveau des glaciers (fonte des glaces).

 

Mais d’ici la fin du siècle, le réchauffement moyen pourrait atteindre de 1,4°C à 5,8°C sur l’ensemble du globe : cette augmentation considérable risque de provoquer de terribles conséquences écologiques mais aussi humanitaires…

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Focus sur la biodiversité des Hauts-de-France
 

Le territoire régional est aussi touché par la perte de biodiversité. Bien que nous hébergions encore des espèces rares dans un environnement offrant une grande diversité de paysages naturels (littoral, marais, forêt, coteau calcaire...), l’artificialisation massive pèse lourdement sur les milieux naturels. La région détient la part d’espaces naturels la plus faible de France (20 % en région contre une moyenne de 33% pour la France
métropolitaine).


Inversement, les espaces artificialisés sont deux fois plus présents qu’à l’échelle nationale (11,9 % en région contre 6 % pour la France métropolitaine).
Au cours du XXe siècle, de nombreuses espèces ont disparu sur une partie, voire la totalité du territoire régional, comme la Loutre d’Europe. Le Castor qui avait disparu au Moyen-Âge est quant à lui, réapparu dans l’Aisne en 2010.


L’Observatoire de la biodiversité des Hauts-de France a publié une première synthèse sur l’état de santé de la nature dans les Hauts de- France et sur les mesures prises en faveur de l’environnement « Comment se porte la nature dans les Hauts-de-France ? »
Une version plus complète et plus détaillée en termes d’indicateurs est prévue à l’automne 2019.

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On y apprend notamment que notre Région se caractérise par :
â–  Une biodiversité riche mais des territoires morcelés par l’artificialisation des milieux : les milieux forestiers représentent 14 % du territoire régional, contre 31 % pour la France métropolitaine et que seuls 14,9 % des eaux de surface sont en bon état chimique.


â–  Des joyaux de nature mais une protection faible : plus de la moitié des espèces d’oiseaux nicheurs en France est observée en Hauts-de-France ainsi qu’un tiers de la flore métropolitaine indigène. Mais seulement 6,2 % des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) bénéficient d’un statut réglementaire de protection.


â–  Des acteurs impliqués pour protéger les milieux naturels remarquables, voire les développer ; préserver les zones humides qui jouent un rôle essentiel tant pour la biodiversité que pour les services rendus à l’Homme (régulation des crues, épuration des eaux, tourisme et loisirs) et développer l’agriculture biologique, qui malgré son développement, ne représente que 1,23 % de la surface agricole utile en région (la moyenne nationale étant de 5,7 %).

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Des outils réglementaires pour ralentir  la perte de biodiversité


La problématique de la préservation de la biodiversité est, depuis le Grenelle de l’environnement, intimement liée aux questions d’aménagement du territoire. Aujourd’hui, l’objectif est de parvenir à trouver le juste milieu entre protéger des espaces et  permettre aux territoires de continuer à se développer. En matière d’urbanisme, il s’agit de préserver, voire de recréer des continuités écologiques pour permettre aux espèces de survivre dans des paysages fortement modifiés par l’Homme.


Ces continuités sont constituées de réservoirs et de corridors. Les réservoirs de biodiversité sont des
espaces riches en espèces, où ces dernières peuvent accomplir tout ou partie de leur cycle biologique (reproduction, refuge, croissance, alimentation) et où les habitats naturels présentent un fonctionnement satisfaisant. Ces zones jouent le rôle de noyaux de recolonisation.


Les corridors écologiques sont des espaces naturels ou semi-naturels assurant la liaison entre les réservoirs. Ils
permettent la dispersion, la migration, l’alimentation et la reproduction des espèces. Les corridors peuvent exister préalablement ou être recréés (cours d’eau, haies, alignements d’arbres, chemins ruraux…).
L’outil Trame verte et bleue consiste à identifier les continuités écologiques pour les préserver (quand elles existent) et à les restaurer. Cette Trame s’inscrit dans le volet « Biodiversité » du SRADDET, élaboré par la Région, en concertation avec les acteurs locaux.

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Les outils de planification comme les schémas de cohérence territoriale (SCoT) et les plans locaux d’urbanisme (PLU) doivent prendre en compte les continuités écologiques. Ils permettent ainsi aux collectivités locales la mise en oeuvre de cette stratégie territoriale pour la nature, jusqu’à la phase opérationnelle d’aménagement.

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Pistes d’exploitation
â–  Faire des recherches sur la Trame noire pour répondre à la problématique de la pollution lumineuse.

â–  À partir d’une image satellite du territoire local, communal, intercommunal : identifier les éléments de fragmentation et les corridors écologiques. Proposer de recréer un réseau d’échanges, de restaurer des connexions permettant à la faune et la flore de circuler à nouveau librement et ainsi de se reproduire, s’alimenter, se reposer...
â–  Débattre sur la complexité des enjeux d’aménagement d’un territoire
urbanisé sans porter atteinte à la biodiversité…

Observatoire régional de la biodiversité des Hauts-de-Franc_ - www.observatoire-biodiversi
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DREAL HAUTS-DE-FRANCE - Direction Régionale Environnement Aménagement_ - www.hauts-de-fran
FireShot Capture 077 - DREAL HAUTS-DE-FRANCE - Direction Régionale Environnement Aménageme
Trame verte et bleue, Centre de ressources pour la mise en Å“uvre de l_ - www.trameverteetb
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