ARBRES FRUITIERS ET VERGER
Planter des arbres fruitiers dans votre établissement, c’est contribuer au maintien de variétés anciennes et locales. Si vous avez la chance de pouvoir mener à bien ce projet d’envergure, vous développerez un écosystème riche et un véritable refuge pour la faune qui pourra se nourrir, se reproduire et hiverner.
Principe
La région des Hauts-de-France possède un patrimoine fruitier exceptionnel d’une rare diversité de par ses formes et ses modes de culture. Depuis plus de 30 ans, le Centre régional de ressources génétiques (CRRG) a sauvegardé et regroupé au sein d’une collection régionale plus de 1 500 variétés anciennes de pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, pêchers et vignes. Une centaine sont mises à disposition du grand public. Avant de vous lancer, sachez que le fruitier a besoin de place pour se développer. Il est nécessaire d’étudier l’espace dont vous disposez et les caractéristiques des arbres choisis.
On distingue 3 formes d’arbres fruitiers
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Mode d’emploi
Pour choisir vos arbres, préférez des essences locales et rustiques. Plusieurs variétés de fruits s’offrent à vous : pommiers, poiriers, pruniers... mais pensez aux variétés dont la mise à fruits a lieu à partir de septembre ! Réception des plants, plantation, paillage… la méthode de plantation est la même que celle développée dans la fiche « Haie naturelle ». Il faut juste prévoir un trou plus grand et des espacements plus importants. Attention, le porte greffe doit être à 10 cm du sol environ.
Points de vigilance
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Pour planter un arbre fruitier dans de bonnes conditions, plusieurs critères sont à prendre en compte.
Il faut veiller à :
â– disposer d’une surface suffisante ;
â– avoir une nature de sol adaptée ;
â– avoir un bon taux d’humidité et un pH adéquat ;
â– avoir un bon niveau d’ensoleillement ;
â– la direction des vents dominants ;
â– ce que le point de greffe soit toujours au-dessus du niveau du sol ;
â– tailler deux fois les fruitiers palissés (mars et juillet/aout).
Suivi technique et naturaliste
Les arbres fruitiers ont besoin de soins attentifs. Pendant les trois premières années, il faut les tailler pour structurer la charpente de l’arbre. Couper les branches cassées ou malades, éclaircir… Après trois ans, la taille consistera à supprimer les branches basses ayant fructifié. Toute l’année, le verger demandera un peu de votre temps pour garder la santé. On taille de mi-janvier à début mars. En mai, les fruits se forment. En septembre et octobre, les poires et les pommes sont récoltées. En novembre et décembre, le verger est au repos !
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Un conseil pour lutter contre les parasites :
plus la biodiversité sera présente dans votre verger et plus les insectes parasites seront moindres. Pensez à accueillir ceux qui avaleront vos indésirables !
Quelques astuces :
â– Choisissez des variétés régionales tolérantes aux maladies.
â– Posez des nichoirs à mésanges et des mangeoires en hiver. Les oiseaux mangeront les chenilles.
â– Disposez des pots de terre retournés dans l’arbre avec de la paille à l’intérieur. Des insectes y trouveront refuge et limiteront le développement des pucerons.
Attention : s’il n’y a pas de pucerons, les forficules s’attaquent aux fruits !
TÉMOIGNAGE :
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Un verger en permaculture c’est possible !
Un premier verger composé de pruniers avait été installé il y a une dizaine d’années, sur un sol assez pauvre et caillouteux (briques et craie de l’ancien rempart de la citadelle). Les pruniers s’y développent moyennement bien. Depuis deux ans, nous avons décidé d’enrichir ce verger avec de nouveaux arbres fruitiers plus adaptés à la région en adoptant les techniques de la permaculture. Une cinquantaine de pommiers, poiriers et cerisiers, hautes tiges et basses-tiges ont été commandés via le programme Plantons le décor et mis en place l’hiver dernier. Entre les fruitiers, nous avons planté des framboisiers pour créer différentes strates de végétation. Enfin, des légumes annuels, viendront compléter ces plantations au sol. Cette action s’inscrit dans le programme régional Génération+biodiv qui a remplacé Biodiver’lycées. Il vise à maximiser la biodiversité au lycée dans le cadre d’un plan de gestion réalisé l’année dernière avec l’association Nord Nature Chico Mendès. La subvention obtenue a permis l’achat des arbres et le défraiement des associations. Les élèves volontaires du club sciences du lycée sont venus planter les arbres lors de « chantiers natures » organisés les samedis matin avec l’aide de l’association les Ajoncs, amis des jardins ouverts et néanmoins clôturés.
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Manuel PIROT Professeur de SVT, responsable du club sciences - Lycée Pasteur de Lille
